Quoi, vous attendiez le début de mes aventures viennoises avec impatience ? Oui bah, désolée de vous décevoir les amigos, mais il y a des priorités dans la vie, et celle du moment, c'est de vous parler de La Mélancolie du Pivert, roman que je viens littéralement de dévorer en moins d'une semaine. (Et puis on va pas se mentir, ça ne fera pas de mal au blog de voir ses autres catégories se remplir).
Les amoureux de la lecture peuvent donc suivre le guide. Quant aux autres, restez quand même, j'offre le thé et les cookies.
La Mélancolie du Pivert
Litté'Chronique
La Mélancolie du Pivert raconte l'histoire de Pépita Pivert, jeune fille atteinte d'une particularité qui la rend monstueuse aux yeux d'autrui. Elle est donc la classique collégienne mise à l'écart et brimée par ses camarades, et son seul échappatoire réside dans ses lectures passionnantes. Jusqu'à ce que l'arrivée de son nouveau voisin Billy vienne chambouler totalement son quotidien.
Billy, c'est la première personne qui accepte Pépita telle qu'elle est, et il deviendra rapidement son confident et son meilleur compagnon d'aventures, contre vents et marées. Ensemble, ils vont refaire le monde ... A leur manière.
Mais qui se cache derrière cette histoire ?
C'est Pauline Perrier qui, du haut de ses 23 ans, signe son second roman (j'avais chroniqué La Brèche, le premier, je remettrai l'article en ligne sous peu). L'univers qu'elle livre ici est radicalement opposé au précédent, une dystopie sombre et lourde de sens.
Pauline a confié qu'elle avait pris du temps avant d'oser présenter ce livre à cause de cette différence flagrante de thématique, mais comme c'est une fille qui ne s'impose pas de limites, elle s'est dit " pourquoi pas ". Et elle a eu raison !
Pour connaître personnellement Pauline, je peux vous assurer que c'est une fille humble et adorable, qui se passionne pour ce qu'elle fait, qui est de bon conseil (surtout quand il s'agit de botter les fesses des feignantes de mon genre !) et qui en plus, a bien la tête sur les épaules. Même si mon but n'est pas de lui lécher les bottes, je pense qu'elle a un talent indéniable pour l'écriture. Mais soyez sur vos gardes, parce qu'elle adore frustrer et spoiler ses lecteurs ! Méfiez-vous de son Instagram ...
Et son livre, il ressemble à quoi ?
Le roman est au format standard, et jusque-là les bouquins de Pauline n'ont pas été édités en format poche. Alors je ne vous cache pas qu'il aura bien du mal à rentrer dans votre pochette de soirée (mais en même temps qui à part moi va en soirée avec un livre ?), mais si vous êtes une fille comme moi qui aime les grands sacs fourre-tout, il s'y glissera sans souci. Du haut de ses 238 pages (épilogue compris), il est assez épais pour occuper vos soirées automnales qui se profilent à l'horizon et assez léger pous ne pas vous écraser si vous vous endormez en le lisant.
Une couverture douce et réconfortante |
La couverture est pour moi sobre mais efficace. J'aime cette dominante de blanc qui donne un aspect de douceur à l'ensemble, et qui annonce une histoire tout aussi réconfortante. C'est le genre de livre qui s'accommode très bien aux tables de nuits, aux lectures dans le métro ou au café, parce que sa couverture attire l'oeil avec son brin de romantisme à peine dissimulé. En tout cas moi je kiffe, et je kiffe encore plus la dédicace de Pauline à l'intérieur (faite dans un bar, autour de mojitos bien frais, si vous voulez tout savoir, bande de curieux).
Au niveau de l'écriture, le roman est écrit dans un style mêlant subtilement registres standard, soutenu et familier. On y retrouve les expressions typiques des adolescents d'aujourd'hui, tout comme la poésie des mots. C'est un texte relativement facile à lire, à s'approprier. Il est adapté à tout type de public à condition de ne pas être allergique aux noms d'oiseaux !
Parle-nous des personnages !
L'univers du livre tourne autour deux personnages principaux : tout d'abord, Pépita Pivert, que l'on découvre alors qu'elle n'a que 14 ans. Rejetée des autres collégiens, habituée à une solitude qu'elle ne mérite absoluement pas, elle est une mordue de livres et a le caractère bien trempé. Elle n'hésite pas à tenir tête à ses parents quelle que soit la situation afin de défendre ses intérêts, et garde la tête haute dans la majorité des épreuves que la vie lui impose.
De l'autre côté, on rencontre Billy Martin-Benoist, fraîchement débarqué à Truffe-Sous-Bois, le village de campagne où vit la famille Pivert. Rapidement mis à l'écart à son tour à l'école, il se lie rapidement d'amitié avec la jeune fille et ensemble, ils vont affronter les regards méfiants et réprobateurs de leur entourage, créer leur propre univers, et deviendront chacun le pilier de l'autre. Je n'en dévoile pas plus parce que c'est cent fois meilleur d'apprendre à les connaître dans le livre !
D'autres personnages-clefs feront des allées et venues au cours de l'histoire, comme notamment les membres des familles Pivert et Martin-Benoist. Je garde la surprise pour le moment mais si vous êtes trop curieux ou spoiler addict, rendez-vous à la fin de l'article !
Le mot de Pauline avant de se lancer dans l'aventure, tellement vrai. |
Et ton avis, dans tout ça ?
Personnellement, j'ai tout simplement a-do-ré. Et c'est pas parce que c'est une copine qui a écrit cette pépite (sans mauvais jeu de mots Pauline ahah) que j'écris ça.
Non, très sincèrement, c'est un petit coup de coeur de littérature moderne que j'ai eu en parcourant les pages de La Mélancolie du Pivert. Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait une quasi nuit blanche pour dévorer un livre, et je remercie ma situation de chômeuse d'avoir pu faire la grasse mat' le lendemain ahah. Pauline m'a annoncée cette histoire comme "douce comme un chocolat chaud" (c'est la dédicace qui le dit !), et je pense que je n'aurais pas pu mieux décrire le sentiment que sa lecture m'a procuré. Et Dieu sait combien j'avais besoin de réconfort ces temps-ci.
Je trouve les personnages du livre, quels qu'ils soient, attachants à leur manière. Si bien sûr j'ai énormément apprécié les personnages principaux, je me suis aussi beaucoup attachée, voire identifiée aux personnages secondaires, notamment à Célia, la grande soeur de Pépita. Je me suis pas mal reconnue en elle, et j'espère qu'elle atteindra ses rêves. J'ai, sans grande surprise, eu un peu de mal avec Mme Pivert, chez qui j'ai reconnu un peu de ma grand-mère, à toujours juger et s'attarder sur les apparences.
Si vous êtes en quête de rebondissements constants, de palpitations et de suspense à gogo, ce roman ne répondra pas à vos attentes. Le fil conducteur de l'histoire se déroule progressivement et naturellement. Il suit son cours comme nos propres vies. En fait c'est ça, on intègre l'intimité du quotidien de deux adolescents qui vont découvrir le monde des adultes. Et le quotidien n'a pas besoin d'être constamment bouleversé d'étapes extraordinaires pour être raconté et apprécié. Pour moi, cette histoire est une belle leçon de vie, qui montre que quelles que soient nos origines, nos faiblesses, nos rêves et nos ambitions, on a tous un rôle à jouer dans le monde, une place qui nous est réservée. Et ce, bien qu'elle ne soit pas toujours simple à trouver.
Ce roman m'a fait voyager, il m'a fait réfléchir sur qui je suis, ce que j'aime, mes rêves, mes projets de vie, mon existence en général. Il m'a permis de prendre les choses avec plus de recul, plus de positivité, et de m'accepter davantage. Je n'en parle pas souvent sur Internet mais j'ai une très mauvaise estime de moi, j'ai la fâcheuse manie de toujours me rabaisser et de me dire que je suis d'une banalité affligeante. Au final, personne n'est banal.
Et puis, le plus important, ce livre m'a rendu mon inspiration, m'a donné envie de me remettre plus activement à écrire, que ce soit pour le blog ou mes projets d'écriture. Ca a débloqué l'envie de dessiner aussi, si bien que je viens de m'acheter un mini calepin pour griffoner (puis d'Inktober arrive, faut se chauffer !). Alors, merci Pauline, du fond du coeur ! ♥
Tu nous avais pas promis des spoilers ?!
Ah la la, rien ne vous arrête ! Ceux qui n'ont pas lu La Mélancolie du Pivert, stoppez votre lecture dès à présent et sautez tout en bas de l'article, parce que j'ai une question pour vous ! Les autres, prenez un siège, un thé ou un café et discutons de nos avis détaillés de ce bol de chocolat chaud livresque !
Aperçu de la page de remerciements |
La relation de Pépita & Billy :
Ca m'a impressionnée car j'étais incapable d'admettre qu'ils avaient 14 ans, tellement leur innocence était pure. Je les imaginais constamment à l'âge de 9-10 ans, quand on découvre la vie. Ils sont tellement décalés par rapport à la génération actuelle des jeunes qui me dépasse, que ça m'a fait une grande bouffée d'air frais ! Ma petite soeur de 12 ans dirait sûrement " pff mais il est ennuyeux ton bouquin ! ", parce qu'elle n'en comprendrait pas la profondeur, et la leçon de vie qu'il insuffle.Sinon, j'adore leur évolution, à tout moment on pourrait penser que leur amitié va basculer en relation amoureuse, et pourtant non, et je trouve que c'est le plus beau dans cette histoire. Malgré les légers flirts, c'est la complicité qui prime, et des amitiés aussi fortes, c'est de plus en plus rare dans notre monde actuel où tout est dicté par les apparences, les conquêtes, les couples idylliques qui déballent tout sur Instagram et Facebook ... Leur histoire est si pure, si belle, si secrète et si personnelle à leurs univers que ça en devient poétique. Si au début je ne cessais de me répéter " mais comment c'est possible qu'ils parviennent à rester amis malgré leur proximité ? Ils s'attirent tellement, ça crève les yeux ! ", j'étais finalement heureuse qu'ils n'aient pas fini ensemble à la fin de l'histoire Je pense que leur relation est bien au-delà de n'importe quelle idylle amoureuse. Je suis fan d'eux !
Aloysus :
J'ai vraiment adoré sa rencontre avec Pépita. J'ai trouvé ça trop mignon, toutes ces scènes au Fil d'Or avec toute la maladresse des premières rencontres. Je rêve d'une rencontre comme ça, un jour ! Mais ce n'est pas près d'arriver, à moins de plaquer mon copain pour l'expérience ... (un peu naze comme excuse de rupture non ?).J'ai trouvé leur relation pure et belle, parfaite pour initier Pépita au monde des adultes. Du romantisme, des sentiments sincères, des petits gestes simples, la bonne équation pour une relation réussie. J'aimerais bien que mon Mister G. prenne un peu exemple sur Aloysus parfois ahah.
Mais je n'étais pas surprise quand ils ont rompu, je l'ai senti venir, parce que la distance, ça bouffe les couples, même les plus solides. Peu de gens peuvent se vanter d'avoir tenu le coup, et ça m'a particulièrement affectée car si je ne retrouve pas du travail à Toulouse, la distance va rapidement s'imposer pour moi.
Bref, c'est un personnage qui a du charme et qui m'a bien plu.
Marley & Flash :
Si la première représente pour moi la joie de vivre, le petit grain de folie que tout le monde se devrait d'avoir, et une amitié fidèle et solide, le second est pour moi symbole de la laideur de l'être humain, et de toutes les horreurs dont il est capable pour arriver à ses fins. Flash est une personne qui n'attend rien de la vie sinon des profits, sans lever le petit doigt. J'ai horreur des gens comme ça et je suis bien ravie qu'il se soit pris la correction du siècle (et j'aurais encore plus jubilé si Billy en avait rajouté une couche aussi x)). J'ai adoré Marley qui est trop mignonne.Les familles Pivert et Martin-Benoist :
Comme déjà dit, j'ai eu du mal avec Mme Pivert et son esprit étriqué, le père ne m'a fait quasiment aucun effet, mais j'étais attachée à la Grand-mère. Et encore plus à Célia qui me ressemble beaucoup au final. Quant aux mamans de Billy, elles sont adorables et attachantes, je les ai beaucoup appréciées et toute cette histoire autour du couple homosexuel est une belle leçon de tolérance.Le résumé qui donne envie |
Ma scène préférée :
Hum, c'est assez dur de n'en choisir qu'une mais clairement j'ai adoré l'épisode de la rencontre entre Pépita et Aloysus, digne d'un scénario de film romantique. J'ai également apprécié leur premier rendez-vous galant.Ma scène la moins appréciée :
Sans doute les deux scènes d'agression : la première avec Max pendant la fête du village, et la seconde avec Flash (cette ordure). J'éprouve toujours un énorme malaise avec les situations de ce genre, que ce soit dans un livre ou un film. Et ça n'a pas loupé, je me sentais trop mal pour Pépita.Ce qui m'a marqué :
Les noms de lieux .... ! Truffe-Sous-Bois et Jolie-Ville, ça m'a fait sourire ! Et comme Pauline est originaire d'un village que je connais très bien pour y avoir passé ma scolarité, j'ai reconnu plein de petites anecdotes des fêtes votives et ça m'a amusée aussi. Enfin j'ai apprécié à quel point Pauline soignait chacun des personnages, pour ne pas donner la vedette uniquement aux deux héros.Toujours là ?
La Mélancolie du Pivert :
Pauline Perrier - 5 Sens Editions (Suisse) - 17 euros - format standard
Où le shopper : à commander en ligne ou en librairie (vous pouvez aussi cambrioler Pauline)
Points forts : l'histoire, les personnages, la facilité de lecture, les belles leçons de vie
Points faibles : c'était trop court ! Et il y a certaines "intrigues" dont j'aurais aimé lire la conclusion.
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Points forts : l'histoire, les personnages, la facilité de lecture, les belles leçons de vie
Points faibles : c'était trop court ! Et il y a certaines "intrigues" dont j'aurais aimé lire la conclusion.
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