Êtes-vous prêts pour le premier chapitre du voyage infernal ? Moi non, mais on va faire avec. J'ai volontairement écrit en mode roman, donc j'espère que vous n'êtes pas allergique au passé simple. Parce que perso, ça m'a déjà brûlé les yeux d'écrire à la 1ère personne alors que je ne supporte pas ça, mais alors au passé simple ... Allez, amen. Et installez-vous confortablement car cet article est ... long.
Go Europe
Le voyage infernal
Samedi ou le début des ennuis
28 Juillet. C'était le jour J. L'heure des vacances tant méritées avait sonné. J'avais même réussi l'exploit de me lever tôt, moins pour m'habituer au rythme soutenu de la semaine de voyage qui s'annonçait que pour ranger un peu l'appart'. Aussi incroyable que cela puisse paraître de la part de l'impératrice du bazar que j'étais, je n'aimais pas revenir de vacances avec mon chez moi en vrac.
13h. C'était l'heure à laquelle je devais déjeuner avec G. Mais c'est aussi l'heure à laquelle il se leva. Triste vie. Je ravalai vite fait ma frustration, et nous jetâmes notre dévolu sur un menu Big Mac (même si je m'en serais passée). L'heure tournait, je trépignais, et je n'avais qu'une hâte : que G. finisse son sac (qu'il n'avait toujours pas fait, à 3h du départ), et qu'on trace à l'aéroport.
15h30. " - G. ! L'avion est annulé.
Mon annonce fut ponctuée d'un rire franc, suite à quoi l'interpellé répondit :
- Bien joué le coup de l'annulation ! Bonne blague, vraiment !
- Ben en fait c'est pas une blague. Je viens d'avoir un sms de Lufthansa. "
Cette révélation s'ensuivit d'un long silence. Nous ne savions pas vraiment comment réagir face à cette nouvelle déconcertante, et surtout, l'absence d'informations supplémentaires. Connue pour ma patience légendaire (c'est-à-dire inférieure à zéro), je commençai à piailler et annonçai qu'on partait pour l'aéroport de Toulouse - Blagnac histoire de savoir ce qui se passait et les solutions qui s'offraient à nous. G. avait bien essayé de me calmer, de m'empêcher de pleurer de déception, de me conseiller d'appeler le service client (indisponible et surtaxé, toujours plus), je ne changerais pas d'avis.
16h20. L'aéroport était bondé, notamment vers les guichets de Lufhtansa. Sans surprise. En bons moutons de Panurge que nous étions, nous nous glissâmes dans la foule déjà dense et entendîmes des bribes de conversations. C'est comme ça que nous pûmes apprendre un incident à l'aéroport de Munich, notre terminus, et l'annulation de trois vols s'y rendant, aujourd'hui même. Et vu le peuple qui se massait vers les guichets, nous n'étions pas prêts d'embarquer.
Le stress ne faisait que monter à mesure que la distance entre le guichet et moi s'amenuisait. Intenable, je proférai je ne sais combien de plaintes, au grand dam de mon compagnon de route et de vie. Il faut dire que je trouvais ça aberrant de ne pas pouvoir connaître la cause de l'annulation, et que les hôtesses nous aboient limite dessus. Je décidai donc de partir à la pêche aux infos grâce à mon extension de bras, j'ai nommé mon smartphone.
Pianotant à toute vitesse, je découvris rapidement la cause de l'incident : une femme qui avait forcé le passage à la douane et qui avait été signalée trop tard, entraînant la fermeture totale du terminal concerné, pour une durée indéterminée. Finalement, tout avait rouvert quatre heures après, mais nombre de vols avaient été annulés, y compris le nôtre, et il allait être compliqué de rapatrier tout le monde.
Il y avait beau avoir pire que nous, je ne pouvais m'empêcher d'être complètement anéantie. C'étaient mes premières vacances depuis au moins sept mois et je les voyais s'éloigner au fur et à mesure que notre tour approchait. Mais bon, il fallait relativiser, comme disait G. : nos voisins de file, eux, n'iraient sans doute pas à Singapour.
En avant-première : le parc du château de Sissi |
C'est donc presque deux heures plus tard que nous eûmes le verdict. Impossible de s'enregistrer ce soir, on nous proposa de revenir le lendemain matin pour tenter d'embarquer sur le vol de 6h30, déjà surbooké. On nous remit deux billets enregistrés pour gagner du temps, mais nous fûmes prévenus qu'il y avait -3 places et qu'il fallait espérer que des passagers ne se présentent pas.
Dépités mais reconnaissants envers l'employée qui avait été fort compréhensive, nous quittâmes l'aéroport, épuisés et déçus. J'étais traversée par des tas d'émotions : colère, déception, fatigue, découragement, tristesse ... Tout y passa.
" - Bon, on se fait un restau pour se remonter le moral ? En plus mon frigo est vide, proposa G.
Et pour une fois, ce n'était pas parce qu'il avait eu la flemme d'aller faire ses courses et qu'il survivait avec trois yaourts et des boîtes de conserve. On avait pris soin de tout vider au max pour éviter les péremptions surprise et le gaspillage.
- Je vote pour, j'en ai marre de cette journée, concluons-la bien au moins ! " répondis-je.
Ni une ni deux, on remontait dans le tram' direction l'appart', afin d'y laisser nos sacs de voyages et de prendre la voiture en direction du centre-ville.
Sur le chemin, j'annulai tant bien que mal notre réservation à l'hôtel munichois que j'avais mis tant de temps à réserver et que j'avais hâte de tester, envoyai un mail à Interrail pour savoir quoi faire si on loupait notre train du lendemain, et je tentai de profiter de la soirée.
Et mine de rien, un bon Japonais remontait toujours le moral. Surtout quand c'était le Iori, un restaurant izayaka (style bar à tapas) réputé de la Ville Rose, avec une carte à tomber par terre.
Dimanche, prenons notre revanche !
5h30. C'est l'heure à laquelle le réveil sonna, après une très courte nuit (ça nous apprendra à regarder Breaking Bad tiens). La toilette fut vite faite, et nous fîmes exactement le même trajet que la veille, bien décidés à avoir ce foutu vol.
Mais, même si l'espoir faisait vivre, il n'amenait pas toujours les solutions tant espérées.
Arrivée en grand fracas, ruée au guichet complètement inutile : nous devions attendre que les autres passagers enregistrés viennent se présenter. Il y avait au moins une heure d'attente. La pause petit-déjeuner s'imposa (mais quelle prouesse verbale !), avant d'aller prendre l'air et de permettre à G. de fumer une clope réconfortante et relaxante (même si je ne comprendrai comment ce truc peut relaxer). S'ensuivit une sieste pour monsieur, et un ennui mortel pour mademoiselle.
Retour au guichet, pour une attente paraissant interminable. On nous envoya finalement à notre porte d'embarquement, en nous disant de nous dépêcher car il avait déjà commencé. Non mais sérieusement, on nous donnait une heure pour se pointer pour nous dire qu'on était en retard alors que ça faisait 1h30 qu'on était là ?! J'allais craquer. Nous courûmes, passâmes la douane en une vitesse éclair digne d'une scène de Taken, et nous arrivâmes à la porte. Et là, rebelote : il fallait attendre. J'avais l'impression que le monde tournait autour de ce fichu mot. ATTENDRE.
Et finalement, alors qu'il y avait 6 personnes en attente, 3 passèrent, et nous restâmes sur le carreau avec un pauvre monsieur qui avait un concert d'Ed Sheeran le soir-même, et qui n'y assisterait donc pas.
La suite, vous l'imaginez sans doute très bien : de retour au guichet, nous demandâmes les solutions : on nous conseilla d'appeler le service client, sans succès. Après 15 minutes à attendre -encore- qu'un employé daigne décrocher, et une facture de hors-forfait plus tard, nous abandonnâmes et décidâmes d'arrêter les frais pour aujourd'hui. Nous retournâmes donc nous enregistrer sur le vol du lundi, histoire d'être sûrs de partir un jour (sans détour ...). Il restait des places sur celui de 13h20, on s'en contenterait.
Le reste de la journée fut un mélange de sieste, de Breaking Bad et de fajitas.
Une jolie ruelle de Budapest, côté Buda |
Lundi, la vie nous sourit
12h. Troisième séjour à l'aéroport, j'vous jure, j'aurais pu devenir blogueuse sponsor de Toulouse - Blagnac à force. On approchait des 7h passées sur place en 2 jours et demi. C'est beau, on se serait presque cru dans un pseudo remake du Terminal de Tom Hanks.
Je vous passe les détails des formalités car vous commencez à les connaître, et nous nous rendîmes à notre porte d'embarquement directement. Cette fois, nous étions sûrs de partir mais nous étions épuisés. Et nos péripéties n'étaient pas finies. L'avion partit en retard, atterrit en avance mais nous sortîmes en retard car le staff n'avait pas amené le sas pour connecter l'avion jusqu'à l'aéroport. La poisse jusqu'au bout des ongles.
Une fois les pieds sur terre, pas le temps de chômer ! Pour rattraper notre retard, nous avions un train à prendre à 17h et quelques et nous étions déjà justes. Ne connaissant pas le fonctionnement exact du Pass Interrail et voulant éviter une amende, j'insistai pour passer au guichet de la station de métro de l'aéroport pour me renseigner. La dame m'expliqua tout, tamponna nos billets et nous nous engouffrâmes dans la rame de métro, qui s'avéra être un train.
A peine atterris à la gare de Hauptbahnhof (gare centrale), il fallait maintenant vérifier que le Pass fonctionnait sur le train qu'on visait (un direct pour Vienne parce qu'on voulait bien dormir un peu et arrêter de courir en fait). Pendant que G. allait fumer (c'était bien le moment tiens !), je fus efficace aux guichets et obtins l'aval d'une employée. Nous commandâmes rapidement à manger dans un bouiboui asiatique de la gare (le fourbe ne nous avait pas donné de couverts, on a dû en piquer au wagon-restaurant du train !), et nous filâmes au quai où nous faillîmes louper le train. Non mais je n'en pouvais plus.
Et 4h de train, un échec de téléchargement de Breaking Bad sur Netflix avec le pauvre Wi-fi à bord, des parties de Duel Quiz et un repas vite englouti plus tard, nous voilà à Vienne. Il fallut encore prendre un métro, comme si on n'avait pas encore mangé assez de transports pour la journée, avant d'arriver à notre hôtel qui ne payait pas de mine. Une petite bière pour fêter notre réussite, et nous étions au lit, prêts à affronter la journée du lendemain.
Le Jardin Anglais de Munich et sa rivière, dont je vous en dirai plus dans un prochain article |
Toujours là ?
J'ai une question pour vous, jeunes padawans ! J'ai résumé viteuf les 3 jours précédant le vrai début du voyage histoire de laisser la poisse à sa place, mais c'était quand même assez long à lire hein.
Pour la suite, est-ce que vous préférez que :
- je sépare les 2 jours à Vienne, les 3 à Budapest et le dernier jour à Munich en 6 articles distincts
- je fasse un article par ville ?
Ah et puis, venez me soutenir dans les commentaires, parce qu'avouez que ce début de voyage était particulièrement merdique, non ?
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- je sépare les 2 jours à Vienne, les 3 à Budapest et le dernier jour à Munich en 6 articles distincts
- je fasse un article par ville ?
Ah et puis, venez me soutenir dans les commentaires, parce qu'avouez que ce début de voyage était particulièrement merdique, non ?
Vous aussi vous avez la poisse en voyage ?
Racontez-moi votre pire tuile de voyage qu'on rigole ensemble !